Historique

Après la création du Parc National Albert (PNA, aujourd’hui le PN des Virunga) en 1925, l’Institut des Parcs Nationaux du Congo Belge (IPNCB) entreprit une importante série de missions d’exploration. Le programme d’études prévu était très ambitieux et les coûts dépassèrent rapidement les ressources financières de l’institution. Certaines des grandes missions au PNA furent alors subventionnées en partie par le Fonds National de la Recherche Scientifique.

Un membre du Conseil d’Administration et généreux mécène, M. Louis Empain, intervint pour permettre à l’IPNCB de créer une Fondation indépendante capable d’assister financièrement l’Institut dans sa tâche. En 1934, il mit à la disposition du PNA les fonds nécessaires pour constituer la Fondation pour favoriser l’étude scientifique des Parcs Nationaux du Congo Belge. Cette Fondation, dont les statuts en tant qu’établissement d’utilité publique furent approuvés par l’Arrêté Royal du 1er octobre 1934, disposait en 1940 d’un capital de près de 4 Millions de francs belges.

Entre 1934 et 1939, la Fondation a distribué 1 million de francs belges de subsides destinés à promouvoir l’exploration des parcs nationaux du Congo Belge, à publier les résultats des missions dans les séries scientifiques de l’IPNCB, et à diffuser divers matériels de « propagande » et de promotion de la conservation de la nature. Les statuts de la Fondation réservaient à son CA le droit d’accorder ou de refuser des subsides, mais laissaient l’initiative de ces interventions à l’IPNCB, qui instruisait toutes les demandes de mission ou de subvention.

Au cours des six années 1956-1961, la Fondation a perçu un revenu sur portefeuille et en intérêt sur compte en banque qui permit de mettre à la disposition des collaborateurs de l’IPNCB des subsides pour un montant de 2.4 M FB, soit un débours annuel moyen de 400.000 FB.

Les premières années de postindépendance virent encore diverses interventions de la Fondation visant à financer des recherches dans les parcs et répondre à des urgences ou soutenir les nouvelles administrations nationales. C’est ainsi qu’à la demande du nouveau gouvernement elle accorda en 1963 un subside de 200.000 Fr Rwandais pour la promotion du PN de la Kagera. Entre 1964 et 1969, les activités de la Fondation furent mises en dormance.

Après qu’il fut évident que l’objectif original d’appuyer financièrement l’exploration des parcs congolais ne pouvait être maintenu, le CA décida en 1969 d’en élargir l’objet et d’adapter la dénomination de l’institution en « Fondation pour Favoriser les Recherches scientifiques en Afrique, Fondation d’utilité publique ». Son plus vaste objectif [1] permettait ainsi d’appuyer des recherches dans tout le continent mais les critères de choix des thèmes continuèrent à favoriser les recherches appliquées à la conservation de la biodiversité.

Cette même année, le Président Mobutu du Zaïre fit appel à un ancien chercheur de l’IPNCB, le biologiste belge Jacques Verschuren, pour prendre les rênes de l’Institut Zaïrois pour la Conservation de la Nature et réhabiliter le réseau des parcs en voie de dégradation depuis l’indépendance du pays. Celui-ci se tourna tout naturellement vers la Fondation pour solliciter un appui financier dans cette tâche. Sur la base du dossier soumis pour la création, l’équipement et le programme de la station de recherches de Lulimbi au PN des Virunga, le CA alloua en 1971 un subside exceptionnel de 1,2 M de FB. La même année, un nouveau programme de recherches au PN de l’Akagera soumis par l’Université de Liège obtint un appui de 1,7 M FB. En 1974, la Fondation avait engagé une somme supplémentaire de plus de 4 M FB et conservait un capital de plus de 3 M FB.

Au cours des années ’80 et ’90, les subsides accordés par la Fondation bénéficièrent particulièrement aux publications de recherches anciennes et récentes, comme le confirme la liste des publications. Ils contribuèrent aussi à la tenue de symposiums et à la publication de leurs comptes rendus.

La conjonction de l’absence de gouvernement durant près de 200 jours en 2007-2008, de la crise politique qui en suivit et du crash financier de 2008, eut un impact administratif et financier important sur le fonctionnement de la Fondation. Néanmoins, entre 2001 et 2008, la Fondation a distribué une somme d’environ 40000 € à 26 projets de recherches.

En 2009 le CA décida d’adapter les statuts de la Fondation en respect de la loi du 2 mai 2002 sur les Fondations d’utilité publique, de renforcer son CA et de rendre plus efficace son fonctionnement. En raison des multiples obstacles administratifs rencontrés, les nouveaux statuts ne furent publiés au Moniteur que le 26 mai 2016.

[1] « Favoriser toute recherche scientifique en Afrique et, plus particulièrement celles qui sont en rapport avec la biodiversité des plantes, des animaux et des champignons ou avec la conservation de la nature » A.R. 22 avril 1969.